La Première Guerre Mondiale (3)

En 1916, l'aviation allemande va être équipée de nouveaux appareils, les Fokker, devant lesquels nos avions, ne disposant pas de moteurs assez puissants, seront très vulnérables.

C'est pourquoi le Lieutenant Lareintie-Tholozan de la MF14 va créer une escadrille de chasse pour escorter les avions d'observation dans leurs missions. Constituée de Nieuport type Z4 à partir d'un détachement de la N49. Mise à la disposition de la 7ème Armée en avril 1916, la N73 arrive à Girecourt-sur-Durbion le 22 juillet 1916. Lareintie hélas ne sera pas là pour les accueillir, il s'était tué près de Corcieux en réglant son appareil. Les aviateurs ont cependant tenu à commémorer la mémoire du Lieutenant tué en service. Les Lieutenants Moreau pilote et Houssay observateur à bord de leur biplan de la MF14 accompagnés pour les protéger du Lieutenant Salze sur son Nieuport de la N773 s'envolent de Girecourt en direction de Strasbourg. Arrivés au-dessus de la capitale alsacienne, ils larguent un mannequin d'Officier français bourré de journaux parisiens et d'appels à la population alsacienne "Salut frères d'Alsace, patientez, nous reviendrons bientôt et pour toujours".

La N73 compta dans ses rangs le Maréchal des Logis Funck-Brentano ; après avoir abattu à quelques jours d'intervalle deux avions ennemis dans le secteur des Vosges, il trouva la mort en combat aérien au-dessus de Nayemont-les-Fosses.

De son côté, la MF14 compta dans ses rangs à Girecourt le fameux champion de boxe Carpentier, Graham Murray un jeune avocat anglais venu des Indes pour combattre en France dans la Légion Etrangère, et le célèbre aviateur Pegoud, le premier à avoir réussi le "looping the loop" en 1913 qui prêta son concours à la MF14 lors des combats de la Fontenelle.

Bien sûr, l'ennemi avait aussi des pertes sur notre territoire ; le 11 janvier 1916 un Albatros pique du nez dans un champ près de Roville-aux-Chênes, démonté sur place, il sera exposé à la caserne Richard à Rambervillers.

 
L'avion dans le champ

 
L'avion à la caserne de Rambervillers

Le 8 avril 1916, c'est un autre avion allemand qui est abattu en flammes près de Fauconcourt.

Nos terrains d'aviation avaient leurs propres escadrilles, mais le front étant calme, ils recevaient aussi des escadrilles qui venaient y prendre un peu de repos après les difficiles combats de Champagne, d'Argonne et d'Artois en 1915 et de la Somme et Verdun en 1916. Des raids de bombardement sur l'Allemagne étaient aussi organisés depuis des bases de l'arrière et nos terrains d'Epinal, Girecourt et Corcieux servaient d'escales de ravitaillement en carburant, comme lors du raid sur l'usine Mauser à Oberndorf le 12 octobre 1916. Les Nieuport de l'Escadrille Lafayette partis de Luxeuil en groupe de 60 appareils bombardiers et chasseurs, sont venus se ravitailler à Corcieux n'ayant que deux heures d'autonomie. Lors de ce raid, Prince pilote de l'Escadrille Lafayette s'attarde lors du retour pour protéger les bombardiers ; la nuit tombe, il veut s'arrêter à Corcieux mais étant un peu myope il ne peut distinguer une ligne électrique en bordure du terrain pourtant éclairé par un bidon d'essence répandue sur le sol et enflammée. Son avion capote dans les fils. Les deux jambes brisées, il est transporté à l'Hôpital temporaire militaire de l'Hôtel des Deux Lacs à Gérardmer.

Sommaire
Suite