A la veille de la guerre, le terrain de Dogneville ne faisait pas partie des bases où l'Armée de l'Air avait affecté des escadrilles. Cependant, au mois de mai 1940, il reçoit les Groupes 1/33 et 1/35. Les 10 et 11 mai, il est bombardé par l'aviation ennemie. Le 21 juin il est occupé, comme Epinal par l'armée allemande.
Le 3 septembre 1939, il y avait dans les Vosges quatre terrains d'aviation militaire en activité :
- Auzainvilliers où était stationné le Groupe de Bombardement GBI/12 sur Bloch 210 rattaché à la 12ème Escadre
- Damblain avec le Groupe de Bombardement GBII/12 sur Bloch 210 rattaché à la 12ème Escadre
- Martigny-les-Gerbonvaux avec le Groupe de Reconnaissance 14GR sur Bloch 131 rattaché à la Force Aérienne FA104 dépendant de la IVème Armée.
- Xaffévillers qui abritait le Groupe de Chasse GCII/4 sur Curtiss H75 rattaché au Groupement de Chasse 22
Bien à l'abri derrière la ligne Maginot, les aviateurs de 1939 pensaient vivre la vie de leurs aînés, chevaliers du ciel, gentlemen au combat, adulés au repos. Mais l'Allemagne avait fait de ses pilotes des techniciens de l'attaque sans pitié, équipés d'un matériel qui souvent surpassait le nôtre. De plus, tous les terrains d'aviation vosgiens se montreront rapidement mal adaptés aux avions modernes. Ce n'étaient que des prairies, souvent mal drainées, souvent trop petites pour qu'un avion chargé de bombes puisse décoller sous la pluie sans s'embourber. L'état-major avait bien pensé à doter la France d'une force aérienne valable, mais n'avait pas pensé qu'un bombardier Bloch 210 ne décollait plus comme un Blériot de 1914.
Devant la progression très rapide des armées allemandes, nos terrains vont avoir très vite une activité assez intense, servant de bases de départ pour des missions de chasse ou de bombardement puis de replis pour les escadrilles qui fuyaient l'avance ennemie.
Voyons l'activité de nos terrains du 3 septembre 1939, jour de la déclaration de guerre, au 25 juin 1940, jour de l'Armistice.
Le Groupe de Bombardement GBI/12 venant de Reims était arrivé le 27 août 1939 sous les ordres du Lieutenant Buchette-Puyperoux, mais après quelques essais de décollage, on s'aperçoit que le terrain est tout juste assez long pour permettre le décollage d'avions non chargés de leurs bombes. Un décollage en pleine charge est jugé pratiquement impossible. Aucun autre terrain dans la région ne permettant cette manœuvre, le Groupe de Bombardement part pour Orléans le 8 septembre.
Le 17 septembre, le Groupe de Reconnaissance GRI/52 venant de Semoutiers ((Haute-Marne) remplace le GBI/12. Commandé par le Capitaine Massia, il est équipé de quelques Potez 540 et 637 et d'un Bloch MB131. Ce Groupe remporte sa première victoire aérienne le 1er octobre 1939. De retour d'une mission, un équipage descend un Heinkel 111. Mais le très mauvais temps qui règne à partir de novembre perturbe les sorties qui se font de plus en plus rares. Il faut dire que le terrain n'était qu'une prairie qui se gorgeait d'eau et rendait impossible tout décollage. L'activité ne reprendra véritablement qu'en mars 1940.
Le GRI/52 quitte Auzainvilliers pour Saint-Dizier au début d'avril 1940.
Le 28 avril, le Groupe de Chasse II/3 équipé de MS406 rejoint Auzainvilliers venant de Maubeuge, il y restera jusqu'au 8 mai puis se repliera sur Le Luc.
Le 2 septembre 1939, le Groupe de Bombardement GBII/12 équipé de Bloch MB210 rejoint Damblain, mais il éprouve les mêmes difficultés que le GBI/12 sur le terrain d'Auzainvilliers et, comme lui, il rejoint Orléans.
Le 14 mai 1940 venant de Ochey, le Groupe de Chasse GCI/2 "les Cigognes" équipé de Morane-Saunier 406 se replie sur Damblain. Le Groupe était déjà venu dans les Vosges à Xaffévillers du 27 février à avril 1914. Faute d'installation prévue pour protéger les avions, les Morane restaient dispersés sur la piste à la vue des observateurs allemands, les pilotes et le personnel vivaient dans des tentes.
Le 16 mai, lors d'une mission de couverture de leur propre terrain, ils réussissent à éloigner deux Heinkel qui observaient leurs installations dans le but de les bombarder.
Le 20 mai, le GCI/2 effectue une expédition aux environs de Reims. La patrouille de neuf pilotes s'engage en combat aérien contre quatre Messerschmidt 109 qui, après quelques minutes en deviennent une trentaine ! Nos pilotes réussissent à s'en tirer sans trop de casse et rentrent à Damblain après avoir abattu un Messerschmidt près de Sissonne.
Le Groupe des Cigognes sera surtout utilisé pour des missions de couverture des bases lorraines et de destruction des bombardiers allemands, mais souvent hélas leurs appareils étaient incapables de poursuivre les Dornier ou les Heinkel allemands.
Le 27 mai, tous les appareils étant au sol, le terrain est attaqué et les avions mitraillés par huit Messerschmidt. Quatre de nos avions sont en flammes.
Le 1er juin lors d'une mission de surveillance, l'Escadrille des Cigognes repère une trentaine de bombardiers Heinkel 111 qui se dirigent vers le Sud, mais ils ne peuvent les atteindre.
Le lendemain, un Morane de l'escadrille est abattu au-dessus du Jura ; le pilote réussit à sauter en parachute et tombe près de Saint-Hippolyte.
Le 5 juin, ils sont envoyés à Colombey-les-Belles ; arrivés au-dessus de Neufchâteau, ils repèrent une quinzaine de bombardiers Junker qui allaient bombarder Tours ; ils en abattent quatre.
Les 7 et 10 juin, ils effectuent des missions de protection.
Le 11 juin 1940, le terrain est à nouveau attaqué par les bombardiers allemands, mais les Junker sont repoussés par nos avions qui avaient été prévenus de l'attaque et avaient pu décoller avant leur arrivée.
Il faut dire que les Allemands avaient de bonnes raisons d'en vouloir à l'Escadrille de Damblain. En effet, le 9 juin, alors qu'elle effectuait une mission dans le secteur de Soissons, l'escadrille avait abattu neuf appareils ennemis dans la région de Villers-Cotterets. Le soir même, deux Messerschmidt et un Hentschel avaient encore été abattus ; soit au total douze appareils ennemis en vingt-six heures.
Mais le 13 juin 1940, devant l'avance des motorisés allemands, le GCI/2 "les Cigognes" se replie sur Dijon. Avant de quitter le terrain, les pilotes incendient un de leurs appareils qu'ils n'avaient pas eu le temps de réparer.
En partant, le Capitaine Williame survole le village, tout le monde était dehors pour le saluer.
Le GRI/14, rebaptisé Groupe Aérien Autonome (14ème GAA), Groupe de reconnaissance équipé de Bloch 131, rattaché à la Force Aérienne 104 s'installe à Martigny les 1 et 2 septembre 1939 sous les ordres du Colonel de Verdilhac.
Le 5 septembre 1939, il effectue ses premières missions au-dessus de Saarlouis-Worms-Pirmasens en territoire allemand.
Le 8 septembre, lors d'une mission photo sur la ligne Siegfried c'est leur première rencontre avec la chasse ennemie. Il n'y eu aucune perte.
Le 9 septembre, le Capitaine Fion, Commandant la 2ème Escadrille du 14ème GAA ne rentre pas d'une sortie au-dessus de la Sarre. Un autre appareil gravement endommagé s'écrase sur le terrain en rentrant.
Les Bloch 131 étant trop vulnérables de jour, ils ne sont plus utilisés que pour des missions de nuit. Pour les opérations de jour, le 14ème GAA reçoit le 22 septembre 1939 des Potez 63 11, un Potez 631 et trois 637.
Début décembre 1939, premières sorties des Potez.
Le 21 février 1940, le 14ème GAA part en repos à Courbes après cinq mois de guerre.
Le 14ème GAA est alors remplacé par le Groupe de Reconnaissance GRI/36 qui disposait de neuf Potez 63 11 et trois Bloch MB131.
Le GRI/36 effectue sa première mission le 25 février 1940.
Il travaille au profit de la IVème Armée Terrestre et assure, entre autres, la couverture du front de Sarrebrück et de ses arrières immédiats.
Le 10 mai 1940, les Allemands ayant lancé leur offensive à l'Ouest, le GRI/36 quitte Martigny pour le terrain de Boos.
Il est remplacé par le GRI/33 sur Bloch MB174 qui arrive le 4 juin venant de Dole-Tavaux.
Le GRI/33 effectue des missions sur l'Allemagne pendant l'attaque allemande vers l'Ouest.
Le 13 juin, il doit se replier sur Châlons-sur-Saône.
Le même jour, le Groupe Aérien d'Observation GAOI/520 sur Potez 63 11 en repli, fait étape à Martigny-les-Gerbonvaux venant de Geblange-les-Dieuze.
Il repart le lendemain pour Thil-Châtel avant de gagner Oran.
Le GAOII/506 sur Potez 63 11 lui aussi en repli stationne à Martigny-les-Gerbonvaux venant de Chambley le 13 juin.
Il repart lui aussi pour Thil-Châtel le 15 juin 1940 avant de gagner Roanne le 16 juin.
En 1939, le terrain était, comme les autres, une prairie dont le drainage effectué avant la guerre, avait été fait dans le mauvais sens. Le sol était boueux et il n'y avait qu'une bande qui servait au décollage ou à l'atterrissage. De chaque côté, le terrain était boisé.
Fin août 1939, le Groupe de Chasse GCII/4 équipé de Curtiss H75A est envoyé à Xaffévillers. Il était sous les ordres du Groupement de Chasse 22 du Colonel Dumesmes et il opéra dans le secteur de la Vème Armée Terrestre.
Le 8 septembre 1939, le GCII/4 livre son premier combat et obtient ses deux premières victoires. A quelques secondes d'intervalle, deux Messerschmidt 109 sont descendus par une patrouille de trois Curtiss pilotés par l'Adjudant Chef Cruchant, l'Adjudant Viley et le Sergent Chef Casenoble.
Durant le mois de septembre, le GCII/4 soutient l'offensive de la IVème Armée dans le secteur de la Sarre et remporte encore plusieurs autres victoires sur des appareils ennemis.
Au mois d'octobre, les conditions atmosphériques sont très mauvaises et le Groupe entreprend ses premières missions à haute altitude.
Durant l'hiver 1939, les vols deviennent presque impossibles le terrain étant impraticable.
Le 23 février 1940, le GCII/4 est envoyé à Marignane pour y prendre du repos.
En février, l'aviation de reconnaissance allemande avait repéré avec précision l'aménagement du terrain et les avions protégés sous le couvert de la forêt. Radio Stuttgart annonçait même sa destruction prochaine.
Le 27 février, le GCI/2 Groupe de Chasse "les Cigognes" venant de Velaine prend possession du terrain après le départ du GCII/4. Le Capitaine Williame décide de réaménager le terrain menacé. Une carrière de sable avoisinant le terrain est aménagée en y creusant des niches pouvant abriter un, deux ou trois appareils. Le drainage est assuré, des baraques sont montées pour loger les pilotes et les mécaniciens à proximité immédiate de leurs appareils.
Le 2 mars 1940, le terrain était encore en très mauvais état, et lors de leur première mission, trois avions avaient été endommagés en s'embourbant.
Le 1er avril les Cigognes effectuent une mission au-dessus de l'Allemagne et le 2 avril au-dessus de Saverne, Erstein et la plaine d'Alsace. Au cours de cette mission, un appareil piloté par Bruckert est atteint par le tir d'un avion ennemi, il prend feu, le pilote veut se poser dans un champ près d'Erstein, mais l'avion heurte un arbre, s'écrase au sol et explose. L'avion allemand, un Dornier 215, qui avait abattu Bruckert avait lui aussi été touché et s'était écrasé au sol avant notre Morane. C'était la première victoire de l'Escadrille malheureusement attristée par la mort de Bruckert.
En avril, les Cigognes reçoivent le renfort d'une patrouille polonaise de trois avions avec leurs pilotes et mécaniciens.
Le 7 avril, ils effectuent une mission au Nord de Sarrebrück, Gondrexange, Forêt de Hagueneau, au cours de cette mission un Morane piloté par Vidal sera abattu et nos avions descendront un Messerschmidt au-dessus de Molsheim.
Quelques jours plus tard, l'Escadrille des Cigognes recevra l'ordre de laisser la place au Groupe GCII/4 de retour de Marignane. Les Cigognes rejoignent Ochey jusqu'au 14 mai puis se replieront sur Damblain.
Le GCII/4 est encore sur le terrain quand survient l'attaque allemande du 10 mai 1940. Ce jour-là, le terrain est pris à partie par l'aviation allemande qui détruit au sol plusieurs Curtiss.
Les 11 et 12 mai, la Luftwaffe renouvelle ses attaques incendiant à nouveau plusieurs appareils.
Le 14 mai, le GCII/4 se replie sur le terrain d'Orcone dans la Marne.
Le 15 juin 1940, plus aucun avion militaire ne se trouve sur nos terrains, le 25 juin l'Armistice est signé, les Vosges sont occupées par les armées allemandes.
Pendant les neuf mois et demi de guerre, nos aviateurs avaient essayé, et ont souvent réussi, à effectuer un travail de valeur contre l'ennemi, malgré des appareils qui étaient surpassés par l'aviation allemande et des terrains qui n'étaient que des prairies, sans hangars, qui étaient peut-être valables pour les avions de 14-18 mais aucunement adaptés aux besoins des avions modernes de l'époque.
Pendant cette période de la "drôle de guerre", l'aviation allemande ne s'était pas contentée d'attaquer nos terrains d'aviation vosgiens. Elle avait aussi occupé notre ciel, avant notre sol, pour attaquer nos routes, nos gares, nos villes et nos villages de manière à empêcher le repli de nos troupes et semer la peur dans la population civile. Heureusement nos avions et notre DCA ne les avaient pas laissé agir à leur guise malgré leur supériorité en nombre et en rapidité.
Le 13 mai 1940 deux avions allemands qui survolaient Rambervillers sont descendus par notre DCA.
Le 16 mai, un avion allemand lance deux bombes sur Anould. Elles tombent sur les cités sans faire de gros dégâts mais deux enfants sont blessés.
Le 18, un avion ennemi est abattu à Lusse.
Le 21, la gare de Bruyères est mitraillée, le lendemain c'est celle de Fraize.
Le 16 juin 1940, alors que nos troupes sont en plein repli un train sanitaire est mitraillé en gare de Saint-Dié ; Mirecourt est bombardée ainsi que Châtel qui est incendiée à 65%.
Toutes nos Vosges sont maintenant occupées par les armées ennemies, et notre ciel va rester calme jusqu'à l'apparition des avions alliés.
Partant d'Angleterre, les avions de la RAF puis de nos alliés américains vont pénétrer dans le ciel des Vosges pour effectuer des missions de types différents : aider la population occupée et attaquer l'ennemi. Après l'occupation allemande, il fallait faire savoir à notre population que nous n'étions pas seuls, nos alliés étaient là et voulaient nous donner espoir.
C'est l'époque des survols de la RAF pour nous lancer des tracts, comme le 23 juillet 1940 "Confiance... nous organisons votre délivrance", ou le 17 octobre 1940 dans la région de Raon-l'Etape-Saint-Dié : "La France a repris les armes commandée par le Général de Gaulle. Churchill vient de prendre des mesures très dangereuses contre l'Allemagne et, d'accord avec Roosevelt, d'en débarrasser la France sur toute sa surface. Nous occuperons les côtes de Boulogne à Dunkerque. Aussitôt l'apparition d'avions géants nous vous prions de préparer des vivres et des boissons pendant le recul des Allemands. D'ici quatre-vingt dix jours, les drapeaux alliés flotteront sur toutes les villes de France."
Ce n'étaient hélas que des messages d'espoir.
Pendant toute l'année 1941, notre ciel restera pratiquement vide.
Puis en 1942, ce sont des vagues de bombardiers alliés qui, à très haute altitude, vont traverser les Vosges pour aller bombarder et détruire les grands centres industriels allemands.
Le 6 mai 1942 c'est Stuttgart, le 20 septembre Munich, le 9 décembre, le 13 février 1943... à chaque fois, l'alerte sonne, les Vosgiens se réfugient dans leurs caves pour se protéger, mais pendant une ou deux heures de suite, ils entendent le vrombissement des bombardiers alliés qui passent au-dessus d'eux pour aller bombarder l'Allemagne et mettre à mal sa puissance industrielle qui travaille pour l'armée.
En 1943, les alliés prévoient un éventuel débarquement. En France et dans les Vosges, des maquis s'organisent pour aider la population à gêner l'armée allemande dans ses déplacements et renseigner les alliés sur les positions ennemies.
C'est la période où l'aviation alliée survole notre ciel pour larguer des parachutages de vivres, de munitions et des Officiers militaires pour organiser la résistance.
En octobre 1943, c'est un parachutage d'armes pour le maquis de Corcieux, le 13 août 1944, parachutage au Bois-du-Mont-la Petite-Raon, le 5 septembre quatre avions parachutent du matériel et des hommes au Pré-Barbier près de Raon-l'Etape.
Pour préparer leur débarquement, les alliés doivent essayer de gêner les transports de matériel venant d'Allemagne, pour cela, ils vont s'attaquer à la gare d'Epinal.
Le 11 mai 1944, quatre vagues de bombardiers américains lancent leurs bombes sur la gare. Hélas, au lieu d'attaquer en longeant la voie ferrée, ils lâchent leurs bombes sur Chantraine, la gare, la ville vers la Moselle. Le 23 mai ils reviennent et déversent un déluge sur la gare. Les Spinaliens auront 113 tués et plus de 600 blessés.
Le 27 mai 1944, des bombardiers alliés escortés de chasseurs sont pris à partie par des chasseurs allemands au-dessus de Saint-Dié. Six Messerschmidt allemands et une Forteresse Volante alliée sont abattus. La Forteresse Volante s'écrase à Ban-sur-Meurthe, un des Messerschmidt tombe en feu sur une maison à Clefcy, les autres s'écrasent dans les forêts de la région.
Le 6 juin 1944, c'est le débarquement des Français et des alliés en Normandie. Petit à petit la France est libérée, les Allemands se replient. Le massif vosgien peut leur servir pour retarder l'entrée des alliés en Allemagne.
Le 28 août 1944, six avions de la RAF mitraillent un convoi allemand entre Senones et Moyenmoutier. Un avion accroche une ligne à haute tension et s'abat en flammes. Le même jour, c'est l'usine à gaz de Raon-l'Etape qui est mitraillée.
En septembre, les alliés talonnent l'armée allemande sur notre région.
Le 6 septembre, un train rempli de Jeunesses Hitlériennes appelées en renfort est attaqué et mitraillé par un avion américain à Saulcy-sur-Meurthe.
Le 9, c'est un train chargé de tanks allemands en repli qui est mitraillé par l'aviation alliée en gare de Saint-Léonard. Un wagon prend feu en début de train, les soldats allemands sur les conseils des employés de gare détachent les wagons chargés d'essence et de tanks. Les wagons partent à la dérive sur la voie que les employés savaient en forte pente ; ils redescendent, prenant de la vitesse jusqu'à la gare de Saint-Dié où ils percutent une rame en manœuvre lancée sur cette voie par les employés de la gare de Saint-Dié prévenus par leurs collègues de Saint-Léonard.
Fin novembre 1944, les Vosges sont libérées, notre ciel n'est plus sillonné par les avions, mais terriblement noirci par la fumée des nombreux incendies allumés par les Allemands pour détruire nos villes et nos villages.