Comme nous l'avons vu, il arrivait souvent aux aviateurs d'être obligés d'effectuer des atterrissages involontaires dans des champs peu propices à ce genre d'exercice ; c'est dans ces conditions que des avions ont atterri pour la première fois à Beaujoly près de Mirecourt, à Rambervillers, à Rouceux, à Puzieux, à Dompaire, à Darnieulles. Nous savons aussi que parfois, c'est volontairement, parce qu'ils avaient rendez-vous avec des amis, que des villages recevaient leur visite. Ce fut encore le cas pour Jésonville près de Lerrain le vendredi 1er août. La presse spinalienne rend compte de cet événement dans les termes suivants :
"A 6 heures du matin, atterrissage d'un magnifique biplan sur le finage de Lerrain où les populations de Lerrain, Escles, Jésonville et Les Vallois sont accourues pour l'admirer. Monsieur Rémy Gérard, Maire de Jésonville, a offert le champagne aux deux aviateurs qui ont trinqué avec de nombreux amis. On a bu "à l'Armée" et "à l'Aviation". Le biplan a ensuite repris son vol aux applaudissements de la foule."
Le lendemain, c'est Xertigny qui reçoit pour la première fois la visite d'un avion. Venu d'Epinal, un biplan atterrit vers 11 heures derrière l'Hôtel Lombard. Il est reparti à 2 heures 30. Une grande foule était venue le voir. Il faut reconnaître que de tels spectacles étaient exceptionnels, à l'époque, très peu de gens avaient déjà vu un avion, c'est pourquoi toute la population se déplaçait.
Le biplan à Xertigny le 2 Août 1913Le vendredi 8 août 1913, dès 6 heures du matin, des véhicules de toutes sortes déversent une foule de curieux sur le terrain de Sainte-Marguerite. Les Déodatiens venaient assister à l'atterrissage des avions de l'Escadrille de Nancy qui avaient participé aux manœuvres dans la région de Nompatelize.
Vers 8 heures, quatre biplans atterrissent sous les applaudissements de la foule, et les huit aviateurs sont invités à un vin d'honneur offert dans le hangar par le Comité de l'Aéro-Club Vosgien.
Les 4 biplans à Sainte Marguerite le 18 Août 1913
On apporte les bouquets pour le baptèmeLe Président Monsieur Kempf souhaite une cordiale bienvenue à ses hôtes. Le Capitaine Fassin, sous-directeur du Centre Aéronautique militaire de Nancy, prend la parole pour le remercier. A 15 heures a lieu un vin d'honneur à l'Hôtel de Ville, et à 16 heures les aviateurs et les autorités retournent au champ d'aviation où doit avoir lieu le baptême de l'avion "Saint-Dié". On se souvient que la grande souscription publique ouverte dans les Vosges en faveur de l'aviation militaire en janvier 1912 avait rapporté la somme de 57 110 francs. Epinal ayant été dotée du Centre de Dogneville avec 6 biplans Farman, la ville de Saint-Dié avait été choisie pour avoir l'honneur de donner son nom à un avion.
Le Sous-Préfet de Saint-Dié et Madame Duceux épouse du Maire étaient parrain et marraine du nouvel appareil. Ils brisent chacun une bouteille de champagne dont ils arrosent l'avion. Une plaque fixée sur le fuselage rappelle la souscription faite dans l'arrondissement en faveur de l'aviation militaire.
La Marraine (au centre avec un grand chapeau) brise la bouteille de champagne sur l'avionAprès les allocutions du Sous-Préfet et de Monsieur Kempf, les quatre avions effectuent une démonstration de vol au-dessus du terrain et vers 17h15 ils reprennent la direction de Nancy.