Les fêtes Aérostatiques Civiles

Le 14 juillet 1897, un ballon baptisé pour la circonstance "Ville de Remiremont" est lâché de la Place de Maxonrupt à Remiremont financé par "Le Petit Journal", mais la fête se termine d'une manière dramatique : une estrade installée pour accueillir des spectateurs s'écroule en faisant dix-huit blessés.

Le 14 juillet 1904, c'est encore de Remiremont que va s'élever dans le ciel vosgien un ballon rond.

Dès 8 heures 30 du matin, le ballon est gonflé au gaz de ville sur la Place de Maxonrupt devant l'école. Ce n'est qu'en fin d'après-midi, vers 18 heures 30, que Paul Leprince, aéronaute propriétaire de l'"Astrolabe", et Emile Unger, secrétaire de Mairie, montent dans la nacelle. Le ballon est lâché, il monte à 800 mètres d'altitude, et vers 19 heures 30, il touche le sol dans une clairière sur la commune du Girmont.

   

Trois ans plus tard, le 14 juillet 1907, ce sont les déodatiens qui vont pouvoir admirer une démonstration d'aéronef civil qui va hélas faire une victime.

Dès 7 heures du matin, un grand nombre de curieux se rendent dans la prairie située à l'angle du Quai Carnot et de la Rue du Breuil, en face du pont, pour assister au gonflement du "Ville de Saint-Dié". À partir de 13 heures, les spectateurs verront s'élever douze petits ballons aux couleurs nationales et, vers 16 heures seront lâchés des ballons de baudruche représentant des sujets amusants "Robert Macaire et Bertrand poursuivis par la maréchaussée" et "Le Roi d'Yvetot, son âne et son valet". Tous ces ballons fantaisie prennent la direction du Sud-Est. Le "clou" de la fête avait été gardé pour la fin de l'après-midi. En effet, vers 17 heures, on assiste à une vive animation autour de la nacelle du ballon.L'aérostat est maintenant gonflé : c'est une grosse boule contenant 800 mètres cubes de gaz de ville à laquelle est suspendue une nacelle d'osier contenant des sacs de sable pour servir de lest. Monsieur Achille Houël, jeune aéronaute de 19 ans, venu de Saint-Ouen pour piloter le ballon monte dans la nacelle accompagné de monsieur Baudy, photographe, qui espérait faire quelques clichés de Saint-Dié vu du ciel.

Malheureusement la force ascensionnelle étant insuffisante, monsieur Baudy est obligé de renoncer à son projet. Achille Houël va donc s'élever seul dans la nacelle sous les applaudissements de la foule. Mais le ballon n'était pas assez gonflé, les clichés de l'envol nous le montrent bien, et l'aéronaute est obligé de se reposer ... Ce n'était qu'un faux départ...

Quelques instants plus tard, Achille Houël réussit cependant à faire re-décoller son ballon, et cette fois, lâchant du lest, il prend de l'altitude. Arrivé à 300 mètres d'altitude, il déleste la nacelle de nombreuses cartes postales qu'il avait emportées et, un quart d'heure plus tard, il atteignait une altitude évaluée à 1200 mètres, puis il redescend vers 800 mètres, et c'est alors que se produit l'accident. Voulant encore perdre de l'altitude peut-être pour se poser, le jeune homme tire sur la corde de la soupape qui permet au gaz de s'échapper. Son geste fut-il trop violent ?... La toile présentait-elle déjà une faiblesse, ce qui expliquerait le mauvais gonflement au départ ?... Une large déchirure se produisit dans la partie inférieure de l'enveloppe du ballon qui fit une chute vertigineuse, et la nacelle s'écrasa sur une hauteur à l'est de Gerbépal à 18 kilomètres de son point de départ.

Deux douaniers qui avaient assisté à la chute du ballon se rendirent sur les lieux de l'accident. L'aéronaute fut dégagé de la nacelle et transporté dans une maison proche où il reçut les premiers soins. Il souffrait d'une fracture de la jambe droite, d'une entorse au pied gauche et de nombreuses contusions dont une au menton, cette partie de la tête ayant heurté le bord de la nacelle.

Il fut ramené le lendemain à l'hôpital de Saint-Dié. Comme celle de 1897 à Remiremont, la fête nationale de 1807 à Saint-Dié se terminait d'une manière dramatique.

Les grandes festivités organisées à Saint-Dié les 14, 15 et 16 juillet 1911 à l'occasion de l'Anniversaire du Baptême de l'Amérique, allaient donner lieu à une grande manifestation aérienne. La journée du 16 juillet fut entièrement dédiée à la "nouvelle arme" qu'était devenue l'avion, mais le 15 eut lieu le traditionnel lancer de ballon rond.

Vers 15 heures 30, le ballon offert par "Le Petit Parisien", monté par l'aéronaute Vermanchet, accompagné du photographe Baudy, s'élève du Quai Carnot, monte à une altitude d'environ 2 300 mètres et, poussé par le vent, prend la direction de Taintrux, puis Bruyères et atterrit sans encombre dans la forêt entre Jarménil et Saint-Nabord.

Un an plus tard, c'est à Gérardmer qu'eut lieu un lancer de ballon à l'occasion du 32ème Congrès National de la Ligue Française de l'Enseignement.

Jeudi 18 juillet 1912 à 15 heures, une grande fête aérostatique est organisée au cours de laquelle un ballon sphérique offert par "Le Petit Journal" est lâché depuis la Place du Trexeau.

Le ballon était piloté par monsieur Paul Leprince, aéronaute breveté et officier d'Académie, il emmenait plusieurs passagers.

     

Quelques jours plus tard, le dimanche 21 juillet 1912, les mêmes fêtes organisées pour le Congrès de la Ligue de l'Enseignement donnaient lieu à Bruyères à l'envol du ballon "Ville de Bruyères".

En dehors de ces festivités organisées dans les Vosges, le ciel vosgien était souvent traversé par des ballons libres, venus, le plus souvent, d'Alsace occupée.

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