Après avoir participé aux manœuvres, le Capitaine Ferber est dégonflé, ses moteurs et toute sa machinerie sont révisés. Le gaz récupéré servira à gonfler des ballons ronds de Place destinés aux ascensions libres et captives.
Alors que le Ferber était encore en révision, c'est le dirigeable "Adjudant Vincenot" de la Place de Toul qui, lors des manœuvres d'automne, évoluera au-dessus de Neufchâteau avant de regagner son port d'attache.
Au mois de Novembre, l'enveloppe du Ferber, après avoir été inspectée dans les ateliers aéronautiques de Chalais-Meudon, est renvoyée à la Louvroie où elle arrive le 15 novembre 1912 pour être regonflée et reprendre ses missions d'observation au-dessus de la Place d'Epinal. Il fera une sortie très remarquée au-dessus de la ville le 9 juin 1913.
Début 1912, l'Etat Major décide d'agrandir le Parc de la Louvroie pour permettre l'installation d'un deuxième hangar à dirigeable. Une parcelle de 2 ares 65 centiares est prise de nouveau sur la forêt domaniale du Souche en vue de l'extension du port d'attache pour ballons dirigeables de la Place d'Epinal.
À côté du hangar du Capitaine Ferber est construit un nouveau hangar, encore plus grand que le premier, destiné à abriter un nouveau dirigeable.
Depuis sa création en 1910, le Parc à Ballons de la Louvroie était devenu un important centre d'aérostation. Non seulement il était un port d'attache pour le Ferber, et bientôt un nouvel appareil, mais il était devenu, comme Toul quelques années plus tôt, un centre de montage pour d'autres dirigeables.
Fin mai 1913, les pièces détachées du Lieutenant Chauré destiné à la Place de Belfort arrivent à Epinal. Toute l'équipe des aérostiers de la Louvroie se met au travail et, le dimanche 10 août 1913, le dirigeable Lieutenant Chauré fait sa première sortie dans l'après-midi. Il est monté par dix-huit personnes et évolue vers 17 heures au-dessus d'Epinal. Il allait lentement et se tenait à une altitude peu élevée.
Le 21 août, il quitte définitivement la Louvroie et, à 18 heures, il arrive à Belfort, son port d'attache définitif. Il avait à son bord les capitaines Chabot, chef de bord, du 3ème groupe aéronautique, Subier du 159ème R.I. détaché au service aéronautique, les lieutenants De Vigouroux, Pichon, Personne, chef du centre d'aviation d'Epinal-Dogneville, Bolat, les sous-officiers Legros et Heuntbayel ainsi que le caporal Guillerot.
Le montage du Lieutenant Chauré n'a pas gêné l'activité du Capitaine Ferber.
Le 21 juillet 1913, il survole Raon-l'Etape vers 7 heures du matin ; le 29, toujours aussi matinal, avant que le vent ne se lève, ce sont les habitants de Vittel qui le voient évoluer au-dessus de leur ville entre 6 heures et 7 heures. Cette visite n'était qu'une reconnaissance officielle car le lendemain 30 juillet à 7 heures du matin, le Capitaine Ferber se pose sur la prairie de l'hippodrome. Il est accueilli par une foule nombreuse et, une heure après l'atterrissage, il reprend les airs en direction d'Epinal sous les acclamations des curieux.
Le jeudi 26 août 1913, le Parc à Ballons de la Louvroie va vivre un nouvel épisode important de son activité. Le second hangar bâti à gauche du premier étant terminé, le Capitaine Ferber accueille son grand frère, le dirigeable Commandant Coutelle. Vers 13 heures 45, les habitants de Neufchâteau avaient pu l'admirer dans le ciel et un quart d'heure plus tard, il survolait Châtenois.
Le nouveau dirigeable avait quitté l'aérodrome de Saint-Cyr le matin même, et il arriva à la Louvroie vers 16 heures. C'était un aéronef construit par la Société Zodiac, comme le Ferber, mais d'une capacité beaucoup plus importante.
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Le Commandant Coutelle mesurait 90 mètres de long et cubait 10000 m3 de gaz. Comme le Ferber, deux moteurs de 200 chevaux actionnaient chacun deux hélices de 4 mètres 50 de diamètre. Il pouvait voler à plus de 60 kilomètres à l'heure.
Dès son installation, le nouveau dirigeable effectue des sorties au-dessus d'Epinal et de la région. À chacune de ses sorties, les curieux se précipitent sur le plateau de la Louvroie pour le voir arriver de loin, et assister à son atterrissage.
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Fin 1913, le Ferber et le Coutelle participent aux manœuvres d'automne.
Pendant toute la saison d'hiver, les deux dirigeables restent dans leurs hangars.