Activité du Centre d'Aviation
en 1912 - 1913 (2)
L'année 1913 commençait bien mal pour nos aviateurs, et pendant les mois qui suivirent, ils allaient encore "casser du bois" et certains allaient aussi payer de leur vie leur enthousiasme à piloter les premiers avions et à faire progresser la conquête du ciel. Pourtant, assez rapidement le matériel s'améliorait.
Début janvier 1913, trois nouveaux appareils, des monoplans Borel, munis de moteurs Gnôme de 50 CV arrivent à Dogneville venant de Châteaufort. Le parc d'aviation se composait donc maintenant de 6 biplans Farman à moteurs Renaux de 70 CV et de 3 monoplans Borel.
Biplan Farman et monoplan Borel - 1913Un septième biplan Farman devait venir compléter l'Escadrille MF5, le Maréchal des Logis Quennehen étant chargé de se rendre à Etampes pour en prendre livraison.
D'autre part, les installations au sol s'étaient améliorées par la dotation de deux hangars en bois de type Bessonneau.
Le 15 février 1913, un biplan piloté par le Lieutenant Gignoux, accompagné du sapeur David décolle de Dogneville vers 9h30 pour Belfort. Après une escale de quelques heures à Vesoul, ils arrivent à Belfort vers 17h30. Les deux aviateurs rentrent le dimanche 16 février vers 16h45, ils avaient quitté Belfort 1 heure 15 minutes plus tôt.
De jour en jour, les aviateurs s'aventuraient plus loin de leur port d'attache, et petit à petit, ils prenaient plus d'assurance aux commandes de leurs engins tout en augmentant leurs heures de vol en testant les possibilités de leur matériel.
Le mardi 25 février par exemple, Quennehen s'envole vers 10 heures du matin et évolue au-dessus de la ville à environ 2 300 mètres d'altitude. Il termine ses évolutions par un vol plané en spirale. Il faut se souvenir que seulement quatre ans plus tôt, le 13 janvier 1908, Henri Farman gagnait la coupe Deutsch-Archdeacon du Grand Prix de l'Aviation pour avoir effectué à Issy-les-Moulineaux un circuit fermé d'un kilomètre à 20 mètres au-dessus du sol... C'était alors un grand exploit !
Mais nos aviateurs ne volaient pas uniquement pour améliorer des records, ils volaient aussi pour se divertir, comme Grézaud qui, accompagné d'un Officier Observateur et Quennehen avec le Lieutenant aviateur d'Aiguillon partent, le 25 février déjeuner à Rambervillers d'où ils reviennent vers 15 heures, alors que le Lieutenant Ronin passait son après-midi à s'entraîner au-dessus de l'aérodrome. La présence d'un Officier Observateur lors de la randonnée à Rambervillers pouvait cependant donner au déplacement un air de mission d'entraînement.